J’étais passé à travers le zéro gluten (même si je connais des intolérants au gluten qui ont tout changé dans leur alimentation), le « sans lait » me rendait triste (mais non, on ne peut pas me priver de fromages !), le moins de viande, je le vis déjà (je n’aime pas la viande rouge depuis toute petite et je m’en passe très bien !) alors pourquoi ai-je cédé face au No Sugar, nouvelle tendance nutrition du moment ?

Parce que oui, j’ai cédé à la tendance No Sugar ou Zéro sucre qui sévit en ce moment un peu partout en lisant les livres de la journaliste de Elle, Daniele Gerkens, Zéro Sucre, mon année sans sucre et C’est décidé J’arrête le sucre de la journaliste/coach australienne Sarah Wilson, un des fers de lance du No Sugar qui tient deux blogs sur le sujet dont Iquitesugar.

Pour rompre immédiatement le suspense, je n’ai pas arrêté le sucre et je n’ai pas fait la redoutable détox (mais visiblement efficace ?) de Sarah Wilson de 8 semaines. Mais j’ai changé quelques (mauvaises) habitudes et force est de constater que sans trop d’effort, j’ai perdu en peu de temps 1,5 kg et quelques cm de tour de taille (NB : je ne suis pas au régime, j’ai une bonne hygiène de vie (pilates/marche rapide/natation au moins une fois par semaine et courses en vélo les beaux jours), je n’achète pas de plats préparés, je ne bois pas de soda… mais je suis une vraie gourmande).

La question est donc :  pourquoi le sans sucre ou la réduction du sucre dans l’alimentation me parlent-ils  ?

1 – Je suis un vrai bec sucré et je ne sais pas finir un repas sans sucré, j’ai l’impression qu’il me manque quelque chose…
Idem dans un restaurant : j’aurai beau avoir mangé le meilleur plat principal du monde, si le sucré est médiocre, mon avis sur le restaurant en sera affecté !
2 – La question du rôle du sucre dans notre alimentation et sur notre santé me taraude depuis quelques années : un de mes enfants est atteint de troubles de l’apprentissage de type « Dys » et d’un léger trouble de l’attention (TDAH). Bien entendu, lorsqu’on est maman d’un enfant ayant ce type de trouble, on se documente pas mal sur ces questions et dans certaines études, notamment anglo-saxonnes, le rôle du sucre est souvent évoqué dans des troubles neurologiques ou de la flore intestinale (notre fameux 2ème cerveau). Je ne suis pas une scientifique, mais il y a quelques très bonnes pages sur santé/sucre dans le livre de Danièle Gerkens, bien écrites et qui font vraiment réfléchir.
3- En vieillissant (et oui), mon goût pour le sucre devient plus modéré : incapable de manger un carreau de chocolat noir petite fille, je l’apprécie maintenant davantage. Je trouve les desserts industriels trop sucrés ainsi que certaines pâtisseries. J’ai fait une grossesse quasiment sans sucre en attendant mon aîné, non pas pour raisons médicales mais parce que tout ce qui était sucré me dégouttait (j’avais des envies de quiche lorraine et de boudin noir pendant ma grossesse…). Bref, mes goûts semblent changer avec l’âge. Pourquoi ?
4- Comme pas mal de gens, je m’interroge sur le rôle de l’industrie agro-alimentaire et de ses produits sur notre santé et notre environnement ! Et le sucre et le gras sont les nerfs de la guerre de cette industrie…
5- Et je m’interroge mais je ne suis pas parfaite : il y a dans mes placards des goûters en sachet, des compotes, des desserts lactés et même du sucre en poudre que je remplace pour ma part part du sucre complet appelé aussi Rapadura (qui m’avait été conseillé par ma dentiste, une femme formidable éprise de santé et de nutrition). Comment leur dire adieu sans priver mes enfants ?

Je n’ai pas eu de réponse à toute mes questions, mais j’ai dans l’ensemble apprécié la lecture de ces deux livres ! Même s’ils sont vraiment différents :
Celui de Sarah Wilson est très axé sur les recettes et le coaching pendant les 8 semaines de détox (dont l’arrêt des fruits en semaine 3… visiblement juste pour l’effet de sevrage).
Attention, il faut aimer la noix de coco, les noix et les avocats (pas toujours de saison et pas vraiment disponibles en circuits courts).
La mise en page est ludique, à mi-chemin entre l’infographie et le compte Instagram, et elle est juste en photo de partout (généralement en short ou en vélo, son côté australienne qui va faire du surf je présume…).
La graine de chia est reine, ainsi que l’huile coco : pas toujours à la portée de tout le monde, j’en ai bien peur…
Mais le côté « On peut tous le faire » à l’américaine est entraînant , on se laisserai facilement prendre par la main par la très jolie Sarah et son short vert et ses jambes fuselées avant l’été. Bref, il faut entrer dans son univers hyper healthy pour adhérer à la chose. Certaines recettes m’ont semblé tout à fait réalisables et appétissantes (vraiment !) d’autres moins. Mais je compte bien tester son gratin de fruits rouges au mascarpone !

Pour celui de Daniel Gerkens (qui avant de basculer dans le monde du sans sucre était l’auteur d’un des meilleurs cakes au citron que j’ai mangé de ma vie, elle donne d’ailleurs sa version » sans sucre » dans son livre, ainsi que la recette de l’œuf au coque et au plat… est-ce bien utile ?) : j’ai aimé retrouver le style « Elle » de l’écriture (moins  « Yes we can » que celui de Sarah Wilson), même si je ne suis plus lectrice de ce magazine depuis longtemps déjà (marre de voir Jennifer Aniston, Marion Cotillard et Léa Seydoux 15 fois en couverture la même année, ainsi que les fameuses sentences comme « le bleu marine c’est le nouveau noir », « un It bag sinon rien »… Et si ma tante en avait ce serait mon oncle, non ?).
Les pages sur les effets du sucre sur la santé m’ont valu quelques cauchemars…
J’ai apprécié la charge (même modeste) contre les industriels de l’agro-alimentaire et les lobbies du sucre (facile quand on est journaliste à Elle de se mettre à dos des annonceurs quand on voit les kilos de pub dans ce magazine ? Même pour de l’alimentaire ?). A ce sujet, l’auteur est assez optimiste sur leur capacité à réagir positivement en se disant (en gros) que si nous ne sommes plus là avec nos cartes bleues pour consommer leurs produits (genre on est tous morts d’obésité, de diabète, de cancers, voire d’Alzheimer), ils fermeront tous leurs portes, donc, il va bien falloir que ça change.
Je suis pour ma part un peu plus réservée : je ne crois pas en la capacité de ces gens-là de changer radicalement (quand tu as les fesses dans le beurre, pourquoi vouloir se lever ?) c’est à nous de faire l’effort ! Les industriels visent la prospérité de leur entreprise pas le bien être de l’humanité (sinon, on serait débarrassé de Monsanto et du Round up depuis longtemps non ?).

Quelques point commun aux deux livres :
– Le fructose, c’est l’ennemi public numéro 1 ! On en trouve ailleurs pas que dans les fruits (ce ne serait alors pas vraiment dangereux) mais très souvent sous forme de sirop dans l’industrie agro-alimentaire ! je vous conseille cet article pour creuser un peu le sujet. Combiné au gras, c’est juste la cata !
– Les deux auteurs ont eu des problème de dérèglement de la thyroïde qui induisent souvent des prises ou pertes de poids et des régimes particuliers,
– On apprend qu’il existe des alternatives naturelles au sucre en poudre comme le sirop de riz, le sucre de coco ou le xylitol (ou écorce de bouleau) ou le maltitol (sucre d’alcool), des noms qui ne m’inspirent pas du tout pour faire la cuisine mais pourquoi pas ? Et bien entendu la stévia que je n’ai jamais testée.
– Elles kiffent grave l’avocat !

Et moi, qu’ai-je changé après avoir lu ces deux livres : 
– Mon petit déjeuner : il est devenu salé (œufs/ jambon blanc (de la boucherie, pas sous vide, c’est dégueulasse et surement plein de sucre)/fromages et oui de l’avocat…) et je ne m’en porte que mieux, je n’ai plus de fringale à 10h30 (du style « si le bureau était en gaufrette, je me le taperai en entier »). Et comme je ne consomme pas/ peu de viande rouge ou autre, je n’ai pas l’impression de sur-consommer de la viande ou des protéines.
– Plus de fringales de 10h30 donc plus de gâteaux au sésame ou au pavot (bio mais sucrés…) dans le tiroir de mon bureau : si je dois déjeuner un peu plus tard parce que je vais faire du sport pendant ma pose déjeuner, je mange une poignée d’amandes avec un thé.
– Plus de yaourts aux fruits en desserts mais un vrai fruit (et pas les deux). Je vous laisserai écouter le lien en fin de post vers l’émission Service Public de France Inter sur le sucre et le testing des yaourts aux fruits. Si je dois en manger, je ressortirai donc ma yaourtière.
– Plus de sucre dans ma faisselle à la crème, mais des fruits frais, c’est la saison des fraises !
– En revanche, j’ai gardé un carreau de chocolat noir après le repas et je ne compte pas me priver de faire des pâtisseries maison avec mes enfants, ni de nous offrir des très bons gâteaux de pâtissier ou de ne plus faire de kouign amann. Laissons place à l’exceptionnel plutôt qu’à l’industriel !
– Reste à convaincre mes enfants… Le livre de Sarah Wilson comporte un chapitre sur le sujet, à base de desserts sans sucre pour enfants, je testerai une ou deux recettes (cupcake papillon ou bouchées au chocolat certainement).

Nb : si une personne a fait en entier la détox de Sarah Wilson, qu’elle laisse un commentaire ici, ça m’intéresse !

Pour aller plus loin et si vous ne voulez pas lire ces livres, deux liens vers des émissions de France Inter en replay sur le sucre  :

– La Tête au carré :  Le sucre un danger pour la santé, émission du 11 mai 2015 et L’attention et le sucre du 8 mars 2013
– Service Public : Faut-il arrêter le sucre : émission du 13 mai 2015

Et sur le même sujet, l’avis de Virginie de chronique d’une Chocoladdict est disponible ici.

Et vous, où en êtes vous avec le sucre ?

EstelleGPosté par Estelle G